Conte Corala, Gratuit Nord 429, octobre 2016
07 oct. 2016Les enfants de SEGPA, se dépassent au collège de Koohnê.
Le 27 septembre, les 6ème de la classe SEGPA, du collège de Koohnê, ont présenté à leurs camarades de l'école Immaculée, le fruit d'un long travail, un conte intitulé «Corala». Un échange convivial et pédagogique entre scolaires, s'est déroulé, sur le thème de la différence.
«Il était une fois, une petite fille prénommée Corala. Elle vivait dans la tribu de Nalili, sur une île du Pacifique. Corala était très différente des autres enfants. Elle avait une maladie très rare. Son corps avait oublié de grandir...» C'est ainsi que s'ouvre le conte, sur lequel ont travaillé les enfants de la section d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA), depuis plus de six mois. Une histoire sur la différence et l'acceptation, l'amitié, l'amour des uns des autres, qui pourrait servir à l'avenir, de support pédagogique. En effet, la province Nord, a particulièrement été touchée par l'investissement mis par les élèves et leur enseignante spécialisée, Véronique Ciesielski, dans le projet. Les illustrations sont également le fruit de leur travail. Elles ont été réalisées pour partie, en cours d'art plastique, avec Karine Nicaise, institutrice spécialisée également. «Nous avons fait les décors nous-même, c'est du recyclage avec du papier mâché, du carton, des petits bambous gravés… Ce que l'on a trouvé», a raconté Francianne, une des élèves. «C'est un conte de chez nous, c'est notre écriture», a glissé encore Lolohéa, très impliquée. «Ils ont travaillé en ateliers, par petits groupes, pour trouver une situation initiale, comme on le voit en classe. Ils ont aussi beaucoup progressé du coup sur la lecture», a souligné leur professeure. Les textes intègrent la langue Paicï. Ils ont été traduits par Lauria Pouyé, enseignante en langue, au collège de Koohnê, mais également celui de Païamboué. Un livret devrait être édité prochainement. Un support audio sera joint, pour la compréhension des plus petits. «Mais aussi pour les malvoyants, les personnes âgées...», a rajouté Maxence. «Notre classe sait bien ce qu'est la différence», a-t-il exprimé.(photo 1.)
Dépasser la différence
Le 27 septembre, l'école primaire Immaculée, de Koohnê, recevait les élèves du collège de la commune, pour la présentation de leur conte. Une lecture à voix haute encore un peu timide, lors du premier passage devant la classe du cycle 3, de Maurice Karembeu, puis les enfants ont pris de l'assurance et du plaisir même, à captiver les différents publics. Chacun a lu son extrait avec la bonne expression, et une attitude engagée. La séance a donné lieu à de multiples échanges. Qu'est-ce que le handicap ? Peut-on être heureux tout de même en situation ? Sommes nous d'ailleurs tous identiques ? Un échange de coutume s'est déroulé entre camarades, suivi d'un discours et d'une collation. L'occasion de créer des liens entre les différents scolaires. «La section est souvent montrée du doigt, stigmatisée autour d'élèves en difficulté. Ils apprennent pourtant les mêmes choses que les autres, mais juste différemment», a mis en avant Véronique Ciezelski. «Certains jeunes sont dans notre classe et suivent des matières en section générale. Certains ont simplement besoin de consolider des acquis qui leur font défaut. Ce n'est en tous cas pas une punition, mais bien au contraire, une véritable chance que ce dispositif existe. Si l'on s'accroche, qu'on travaille et qu'on a un bon comportement, on peut tout à fait rejoindre ensuite, une filière plus classique.»a-t-elle répondu aux interrogations des primaires. photo 2.)
Le 20 septembre, les élèves de la classe SEGPA, avaient déjà rencontré, pour une première lecture du conte à d'autres, ceux du dispositif Ulis, dans leur propre collège à Koohnê (unités localisées pour l'inclusion scolaire). Les éducatrices comme Brenda, enseignante spécialisée, ou encore Nathalie et Mathilde, les auxiliaires de vie active, encadrent régulièrement des enfants en situation de handicap. « Finalement, on voit que chacun a ses difficultés. Les élèves de cette section ne sont pas si différents de nous. Et nous ne le sommes pas non plus des autres», a déclaré Diego-Arentes, un sixième de Véronique Ciezelski. Ce jour là les enfants de la classe Segpa étaient d'ailleurs particulièrement fiers de leur travail. Roxane, Lolohéa, Singrid, Francianne, Diego-Arentes, Evans, Mathieu, Boris, Nathanaël, Jean-René, Marvin, Maxence, Jonathan et Hendrik, venaient de passer le permis piéton, le matin même, en présence de Sylvie Soubrier la référente sécurité routière dans la région. «La première classe de province Nord avec 100 % de réussite», ont-ils été félicité.
Article et photos Claudine Quéré